Entretiens
11/10/2023

Portrait MOF Ludwig Tavernier : « le réseau MOF : une grande famille »

ludwig tavernier

Depuis bientôt 100 ans, le titre de Meilleur Ouvrier de France est décerné à des professionnels maîtrisant des savoir-faire variés, dans les domaines du bâtiment, du luxe, de l’industrie ou encore de la cuisine. Cette année 12 candidats ont été qualifiés, 10 sont arrivés au bout de la maquette, 6 ont été reçus.

Rencontre avec l’un des 6 lauréats de cette 27ème édition : Ludwig Tavernier, compagnon-couvreur haut-savoyard.

CUPA PIZARRAS – Avez-vous toujours voulu être couvreur ?

Ludwig Tavernier – J’ai un parcours plutôt atypique car j’ai d’abord été pompier et mannequin dans la mode ! Je viens d’une famille franco-portugaise, très liée au bâtiment et j’ai toujours apprécié la liberté de ce secteur. Je suis aussi passionné d’alpinisme, de haute montagne et d’escalade… Un jour, je me suis dit pourquoi pas la couverture ?

J’ai été embauché dans une entreprise orientée patrimoine et monuments historiques et comme j’apprécie aussi l’art, ce métier comblait toutes mes attentes :  je suis en hauteur et je travaille sur des bâtiments prestigieux, artistiques. Et en même temps, au-dessus de moi il n’y a que le soleil : je suis libre ! Après 6 ans d’expérience dans le métier, j’ai commencé ma formation auprès des Compagnons, j’ai accompli mon Tour de France et à présent j’ai créé ma propre entreprise : LT Couverture Zinguerie.

Ludwig Tavernier compagnon-couvreur

CP – Pourquoi le concours MOF ?

LT – Pour moi, c’est la continuité du parcours des Compagnons car on les associe souvent à l’excellence du métier. D’ailleurs sur les 6 lauréats nous sommes 5 compagnons ! Le titre de MOF confirme effectivement ma pratique et la recherche de qualité. Mon entreprise fonctionne très bien, je ne l’ai pas fait pour obtenir plus de chantiers mais simplement pour faire reconnaître mon savoir-faire, pour lequel je me bats depuis longtemps.

CP – Comment avez-vous vécu cette année de maquette ?

LT – C’était très difficile avec la gestion de l’entreprise, des équipes, les réunions de chantier, la comptabilité, les métrés… Et les soirs et les week-end, je me consacrais à la maquette. Je n’ai pas beaucoup dormi ! C’est un très gros investissement physique mais aussi financier : achat de matériaux, logistique de transport de la maquette, hôtels et déplacements pour les épreuves et rendu. Après autant de sacrifices, je suis heureux d’être arrivé au bout !

Ludwig Tavernier mof maquette

CP – Qu’attendez-vous de ce titre pour la suite de votre carrière ?

LT – J’aimerais que ce titre encourage des jeunes à venir me rejoindre dans l’entreprise. Aujourd’hui je souffre du manque de personnel, et j’aimerais pouvoir transmettre à mon tour le savoir-faire. Ce serait une belle continuité. Évidemment, je serais très fier d’accompagner un de mes salariés dans cette belle aventure !

D’autre part, à l’issue du concours, j’ai eu l’honneur d’être sollicité pour participer à la création des futurs sujets de la maquette des MOF, comme membre du jury, ce qui m’a particulièrement touché

Le réseau MOF est une grande famille, je suis fier d’en faire partie et de promouvoir son action.

document icon Si vous avez manqué l’une des interviews précédentes avec les gagnants du MOF, vous pouvez les trouver toutes sur cette page.!

* Propos recueillis par Orianne Masse