Girard Couverture : ‘Les compagnons ardoisiers sont à mi-chemin entre le métier du bâtiment et la pratique de l’art architectural’

Chaque année, les lecteurs de notre blog et nos followers sur les réseaux sociaux votent pour le meilleur savoir-faire ardoisier. En 2022, Girard Couverture s’est imposé dans le groupe français. Nous avons parlé avec eux de leur travail.

CUPA PIZARRAS – Vous avez gagné le titre de meilleur entreprise française dans notre compétition. Comment s’est déroulée cette expérience ?

Girard Couverture – Tout d’abord nous tenons à remercier les personnes qui ont voté pour notre entreprise et notre projet. Nous ressentons une réelle fierté d’avoir eu la possibilité de mettre en lumière notre savoir-faire et de voir le travail de nos équipes reconnu par ses pairs.

Nous avons présenté un beau projet qui illustre le travail de différents types d’ardoises avec de la noire, de la verte et de la violine, ce qui est aussi rare que beau pour être mis en avant dans ce cadre.

Nous avons joué le jeu et mobilisé notre solide petite communauté pour nous soutenir et partager la vidéo de notre projet sur les réseaux sociaux. Au-delà de cette première place, c’est la visibilité accordée à notre métier qui nous satisfait le plus.

CP – Vous êtes basés à Sivry-Country. Existe-t-il une tradition d’ardoise naturelle dans la région ?

GC – Nous évoluons dans une région briarde où la tuile plate est dominante. Cependant, il y a des zones géographiques conquises par l’ardoise, notamment les bassins bellifontain (NDLR Fontainebleau) et melunais.

Aussi, nous sommes dans une région majoritairement rurale avec une église par village et de nombreux châteaux. Autant de zones soumises au contrôle des ABF quant au respect des matériaux à utiliser dans le cadre des restaurations de couvertures.

CP – Qu’est-ce qui vous plaît le plus dans la pose d’ardoise naturelle ? Quelles sont les caractéristiques de l’ardoise que les autres matériaux ne possèdent pas ?

GC – L’ardoise se taille et se pose suivant les mêmes techniques depuis plus de 2000 ans ce qui prouve la qualité de ce matériau naturel.

La restauration de couvertures en ardoises nécessite d’ailleurs des compétences manuelles et mathématiques particulières. Les compagnons ardoisiers sont à mi-chemin entre le métier du bâtiment et la pratique de l’art architectural, voire même parfois les acteurs de la sauvegarde de notre patrimoine matériel français.

CP – Vous avez une compte Instagram. Utilisez-vous les réseaux sociaux pour montrer votre travail ? Est-il important d’être dans les réseaux ?

GC – Nous sommes en effet présents sur Instagram et LinkedIn. Instagram est en effet une vitrine de nos réalisations, l’une des fonctions de la photo est bien de montrer du beau et c’est ce que nous faisons. LinkedIn davantage pour la communication « B to B » s’avère nécessaire également pour communiquer vers nos cibles institutionnelles par exemple.

CP – Comme entreprise de couverture, quels sont les plus grands défis auxquels vous êtes confrontés ?

GC – Pour répondre de façon très concrète, nous sommes confrontés actuellement, comme de nombreuses entreprises du bâtiment, à une crise des matériaux sans précédent, tant sur l’approvisionnement que sur les prix.

Ensuite et pour rester sur le thème de la restauration de patrimoine, le recrutement de compagnons qualifiés et passionnés est un défi dans notre région qui ne compte pas de CFA de couverture à proximité par exemple.

Enfin et nous concernant, notre principal challenge est de devenir la référence locale en restauration de couverture traditionnelle et des monuments historiques de la région.

Vous souhaitez participer l’année prochaine ? Si vous avez un projet d’installation en ardoise naturelle en cours, n’hésitez pas à commencer les préparatifs. Si vous avez des questions, vous pouvez nous contacter directement à jhernandez@cupapizarras.com