Projets

De nouveaux dômes pour l’ilot Massillon

Ancienne annexe du BHV située au pied de la cathédrale Notre-Dame, l’îlot Massillon est aujourd’hui occupé par la Préfecture de Police de Paris. A l’origine un ordinaire projet de restauration du clos et couvert était prévu, mais le bâtiment a révélé son secret : la présence de 2 dômes de 6m de diamètre qui avaient disparu des toitures et des mémoires.

l’îlot Massillon Préfecture de Police de Paris

Le travail a commencé par des observations visuelles. Philippe Pumain, l’architecte en charge de l’opération, raconte :

Nous avons remarqué des lentilles en béton extra plates aux 2 extrémités du bâtiment sur la rue du cloître NAAotre-Dame, nous avons fait des recherches et avons retrouvé des traces du projet initial et du permis de construire obtenu en 1893 par l’architecte Ernest Papinot. Enfin des photographies anciennes ont confirmé nos hypothèses : les dômes ont bien existé !

Dès lors, le projet s’oriente vers une restitution des 2 dômes, rapidement validée par l’Architecte des Bâtiments de France : l’édifice allait retrouver sa volumétrie d’origine. Petite innovation : l’un des dômes abritera les appareils de ventilation aujourd’hui nécessaires pour le fonctionnement des services publics.

Un travail en atelier

Les dômes ont d’abord été réalisés dans les ateliers des entreprises Louis Geneste & Maurice Nailler à Clermont-Ferrand. La structure, haute de de 3,50 m, a été recouverte de 2 couches de volige de peuplier avant de recevoir les ardoises taillées individuellement.

Stéphane Raffault, directeur général de l’entreprise de charpente-couverture, explique :

Notre choix s’est porté sur l’ardoise Cupa Monument Historique, car nous voulions un rendu impeccable. De plus, comme les dômes ont de petits rayons, il faut avoir un produit bien calibré, bien trié, pour conserver les lignes de courbure. Le produit était adapté, charge à nous de faire les bonnes tailles, de beaux épaulements pour que l’ensemble plaque bien.

dôme ardoise l’îlot Massillon

Près de 8 500 ardoises couvrent désormais les 2 dômes. Chacun comprend aussi des lucarnes, oeil-de-boeuf et couronnement en zinc, réalisés par l’atelier Auder Ornements.

Un chantier à la logistique complexe

L’entreprise a choisi de concevoir en atelier 4 demi-coques, pour faciliter le transport par convoi exceptionnel jusqu’en région parisienne. Puis elles ont été assemblées pour former 2 dômes.

dôme paris seine l’îlot Massillon

Cette étape, essentielle pour assurer l’étanchéité, a été particulièrement préparée. Stéphane Raffault précise :

Nous avons travaillé sur le calepinage, sur la répartition des pureaux et des rangs d’ardoises, en gardant toujours à l’esprit que l’on travaillait en atelier en demi-dôme, en partant de la bordure, pour réunir les sections plus tard.

Une fois les dômes assemblés, ils ont été acheminés depuis le port de Charenton, par barge sur la Seine, jusqu’à l’île de la Cité. La grue du chantier de Notre-Dame, exceptionnellement mise à disposition, a pu déposer, au pied de l’îlot Massillon, les 2 structures qui ont finalement (re)trouvé leur emplacement grâce à une grue mobile. Un long périple qui s’achève, immortalisé par de spectaculaires images.

Dôme en ardoise transporté par la Seine

Pour visiter une galerie de chantiers comme celui-ci, allez sur notre page des études de cas. En plus, vous pouvez choisir par modèle d’ardoise, pays et région.