Meilleur Ouvrier de France : Les lauréats de la 26e édition
Le 13 décembre dernier, les candidats au concours « Un des meilleurs ouvriers de France » présentaient leur maquette au Jury de la compétition.
« Un très bon cru » révèle l’un des membres du Jury, puisque pas moins de 14 maquettes étaient présentées en couverture (et deux maquette concourant pour le titre d’ornemaniste).
Nous n’avons pas autant de candidature tous les ans, et d’ailleurs, il y a encore 6 ou 7 projets qui devaient être présentés, mais faute de temps, les candidats n’ont pas pu finir. Nous les avons encouragé à venir tout de même, car c’est important de présenter son travail, même inachevé, mais ça n’a pas été possible.
Les aspirants au titre ont consacré entre 900 et 1500 heures de travail, soir et week-end, à la préparation de ce chef d’œuvre.
Cela représente beaucoup de sacrifices, y compris pour l’entourage, les enfants, la famille. Certes, on s’investit de manière personnel dans ce projet, mais sans le soutient, voire la pleine participation de mon épouse, je n’y serais jamais arrivé », confie un candidat.
Un autre, soulagé d’avoir terminé, lâche d’épuisement :
Les derniers temps, je ne pouvais plus la voir cette maquette. Elle me sortait pas les trous de nez. On donne tout ce qu’on peut, et même au-delà. Il faut aller puiser dans ses ressources pour terminer.
Au programme
Toutes les techniques de couverture sont passées en revue : tuile plate, terrasson en cuivre, terrasson en zinc, brisis en zinc, divers ouvrages de recueil d’évacuation des eaux pluviales et de bas de pentes, bardage bois, bardage métallique (à l’initiative du candidat), plomb.
Et bien sûr, l’ardoise naturelle n’est pas en reste, avec l’habillage d’une tourelle (format 25 x15), habillage d’une lucarne, noue à fendis, jouée de lucarne !
Enfin, pour parfaire le tout :épi de faîtage sur tourelle, réalisé en plomb ou en zinc, compris la calotte et l’épi.
En soi, conclut l’un des membres du Jury, rien n’est hors de portée. Les gars connaissent et maîtrisent toutes les techniques. Ce qui entre en compte, c’est leur capacité à gérer un chantier complexe sur la durée, à faire et refaire chaque pièce jusqu’à la perfection et à rechercher l’excellence esthétique, qui passe nécessairement par une exigence extrême, y compris dans son organisation personnelle .
Les résultats
Après un mois de correction et de délibération au sein du jury, les résultats sont arrivés mi-janvier : six candidats, dont un ornemaniste de toiture, ont décroché le titre !
Pour l’obtenir, il faut arriver à une note d’au moins 18/20, même si la note finale reste secrète. Les lauréats seront reçus à l’Elysée par le Président de la République pour la remise des médailles au mois de mai.
Les lauréats
- Pascal Nogré, Formateur en couverture au BTP CFA Maine-et-Loire
- Marc Linotte, couvreur (Haute-Savoie).
- Stéphane Colinet, couvreur (Paris).
- Eric Romieu, formateur au CFA des Compagnons du Devoir à Nancy.
- Damien Bouloy, couvreur (Rhône).
- Kevin Flour, ornemaniste (Aube).