Extension contemporaine d’une maison d’habitation à Primelin – Bretagne
La commune de Primelin, sur la route de la pointe du Raz, s’organise autour des activités de l’agriculture, de la mer et du tourisme. Cette proximité océane lui confère une douceur de vivre qui a encouragé un couple d’habitants à engager une opération d’extension de leur maison pour créer un espace détente-spa. Karine Montagnon de l’agence Tyerra Architectes a suivi ce projet en 2016-2017.
PARTI PRIS ARCHITECTURAL
La maison disposait d’une première extension, c’est pourquoi le maître d’½uvre s’est particulièrement intéressé aux matériaux dans ce projet :
Nous travaillons essentiellement en ossature bois, précise Karine Montagnon, et nous ne voulions pas ajouter un matériau nouveau qui aurait dénaturer l’ensemble, c’est pourquoi nous nous sommes orientés vers l’ardoise.
Son rendu texturé, son épaisseur ainsi que le veinage a permis de mettre en valeur le volume créé. Comme une « grotte de repos », l’extension accueille un espace détente et extérieurement explore le caractère minéral du matériau.
Au début, les propriétaires souhaitaient un ensemble très moderne, cependant l’architecte a préféré proposer un volume plus traditionnel avec une couverture à double pente pour garder une homogénéité. « La touche contemporaine est apportée par le traitement de l’ensemble du volume en ardoises. » explique-t-elle.
Lors du dépôt du permis de construire, la Mairie s’est trouvée rassurée par l’utilisation de l’ardoise, matériau si traditionnel en Bretagne.
MISE EN ŒUVRE
En façade, l’ardoise est posée en bardage sur une ossature bois, en finition extérieure ventilée, grâce au système CUPACLAD® 101 Random, qui propose une subtile harmonisation de formats aléatoires. L’entreprise Meil (Audierne – 29), qui ne connaissait pas cette mise en œuvre particulière, s’est prêtée au jeu :
La manutention est différente puisque les ardoises sont plus épaisses qu’en toiture, mais les couvreurs soulignent l’intérêt de travailler ce matériau plutôt qu’avec une autre manière, déclare l’architecte.
Trois formats d’ardoise viennent rythmer le pignon selon un calepinage aléatoire. Pour Karine Montagnon, « cela crée une vibration intéressante, plus puissante. » D’autre part, la pose cachée, sans crochet visible, accentue le rendu texturé et rompt définitivement avec les pignons en ardoise, traditionnels des années 1980.
Des finitions très épurées ont été réalisées au niveau des ouvertures, l’ardoise vient en finition, sur la tranche, afin de renforcer ce côté très minéral, un aspect « découpé » derrière lequel s’implante les baies. La couverture est traitée avec une ardoise différente mais toujours épaisse afin de limiter le contraste.
La véranda, ainsi que la bande de rives ont été habillée en zinc quartz noir pour se fondre au maximum dans le volume donné par l’ardoise. Une seule entreprise a pris en charge les lots bardage et couverture, ce qui a permis de gagner du temps et d’obtenir de plus belles finitions.