L’ardoise en couverture, en façade et pour la production d’eau chaude !
Marie-Aurélie Charrier, Architecte chez l’agence MAARCHITECTES, revient pour nous sur un projet de rénovation et d’extension d’une maison à Saint-Brieuc, mettant en œuvre de l’ardoise en façade, en couverture, ainsi que le procédé THERMOSLATE en toiture pour la production d’eau chaude.
CUPA PIZARRAS – Quelle est l’originalité de ce programme ?
En premier lieu, le site est remarquable. Idéalement située entre la rue Louis Jouvet et le parc des Eaux Minérales, la parcelle accuse un fort dénivelé mais présente une vue imprenable sur la nature. La maison initiale était simple, un cube d’environ 7m de long sur 3 niveaux, couronnés d’un toit en ardoises : une bâtisse pratique, simple, enduite, avec des fenêtres bien alignées, que l’on a pu transformer.
Les propriétaires avaient un programme ambitieux : améliorer les performances énergétiques et augmenter la surface habitable. La maison a donc été rénovée et embellie et une extension contemporaine en bois a permis de doubler la surface.
CP – Pourquoi l’ardoise ?
Ce matériau est courant en Bretagne : en couverture, mais aussi en protection des pignons, ce qui aujourd’hui ne plaît plus du tout. Nous avons donc détourné le matériau et rhabillé la maison pour créer un monolithe.
Quand on arrive par la rue, une grande force se dégage du bâtiment, on sent la matière d’ardoise. Nous avons intégré les gouttières, travaillé sur le faîtage, pour qu’il ne soit pas en terre cuite et cela crée un véritable bloc.
L’isolation en laine de roche par l’extérieur est recouverte par le bardage en ardoise ventilé, ce qui a considérablement amélioré la performance énergétique de la maison. Toujours dans une volonté d’économie d’énergie, les maîtres d’ouvrage ont voulu intégrer un système de chauffage d’eau chaude sanitaire en toiture : ils ont proposé le THERMOSLATE qui avait l’avantage de mieux s’intégrer en couverture qu’un ensemble de panneaux solaires.
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CP – Comment ont réagi les services de l’urbanisme ?
Leur première réaction a été la perplexité, mais j’étais réellement convaincue par l’aspect esthétique de ce monolithe que je leur ai demandé de me faire confiance. Finalement, tous les doutes sont levés, même le couvreur qui semblait sceptique, était impressionné à l’issue du chantier.
Cette idée de bloc ardoisier me trottait dans la tête depuis un moment car les règlements d’urbanisme imposent souvent aux architectes d’utiliser l’ardoise en couverture, comme le veut la tradition constructive bretonne.
Je voulais prendre le contre-pied de cette législation et travailler sur ce matériau de manière contemporaine. Cette opération, complexe et pleine de rebondissements, m’a permis d’expérimenter cette démarche. C’est sans regret !
